Arrivé peu après midi à l'aéroport de Mérignac, il s'est d'abord rendu au Haillan, dans la banlieue bordelaise, sur le site de Thales Avionics, une société d'avionique qui coopère depuis longtemps avec la Russie, avant d'être reçu à la mairie de Bordeaux par Alain Juppé, député-maire de la ville et ancien Premier ministre. Accompagné de Claudie Haigneré, ministre française déléguée à la Recherche, Vladimir Poutine a visité le site de Thales Avionics, où il a été accueilli par Denis Ranque, président de Thales, François Quentin, président de Thales Avionics, et Jean-Paul Bechat, président de la Snecma. L'avionneur Serge Dassault, dont les usines sont proches du site de Thales, était également présent. Il s'est déclaré prêt à coopérer avec la Russie, si les gouvernements de Paris et de Moscou le souhaitent. Le président russe a commencé la visite du site par une présentation du cockpit du MiG AT, programme d'avion d'entraînement réalisé avec la société russe RAC MiG et la Snecma pour le moteur. Il a également assisté à une démonstration du "Topsight", un casque futuriste tout droit sorti de la "Guerre des Etoiles", destiné aux pilotes de chasse, qui leur permet de diriger un missile sur une cible en le guidant uniquement avec les yeux. Assis à côté d'un pilote, il a aussi participé à une démonstration de simulateur de vol sur grand écran. Le président russe a enfin assisté à la signature d'un protocole d'accord entre une autre filiale du pôle aéronautique, Thales Air Traffic Management (gestion du trafic aérien) et la société russe Soglacie. De son côté, Mme Poutine s'est rendue, en compagnie de l'épouse d'Alain Juppé, Isabelle, aux sources de Caudalie, au château Smith-Haut-Lafite, dans les Graves, pour visiter un centre de vinothérapie. La visite à Bordeaux, sous haute surveillance policière, de Vladimir Poutine, la première d'un dirigeant du Kremlin depuis Kroutchev, devait s'achever mercredi soir, mettant fin à une visite officielle de trois jours en France. Au cours de cette visite d'Etat, le président russe a renforcé le front européen contre la guerre en Irak en signant une déclaration commune avec Paris et Berlin pour tenter d'empêcher la marche à la guerre. Après la visite à l'usine Thales Avionics, Vladimir Poutine a eu, à la mairie de Bordeaux, un entretien avec Alain Juppé, et a participé, en compagnie de son épouse, à un déjeuner de 200 couverts offert par le député-maire. Près de 800 personnes, réunies à l'appel d'une dizaine de partis politiques et d'associations, ont manifesté au centre de Bordeaux contre la guerre en Tchétchénie, aux cris de "Poutine assassin", "Etat français collabo" ou "Chirac Juppé, tous complices". D'importantes forces de l'ordre les ont empêchés de gagner la mairie où se déroulait le déjeuner. Dans l'après-midi, le président russe devait se rendre dans le Saint-Emilion, pour être l'hôte du château Cheval Blanc, premier cru de Saint-Emilion, l'un des vins mythiques du vignoble bordelais. Avant de regagner Moscou dans la soirée, Vladimir Poutine rendra visite à l'académicien français -qu'il a reçu récemment à Moscou-, Maurice Druon, retiré dans un village de la région, célèbre aussi en Russie. |